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La dépendance mondiale aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) est une des premières causes du réchauffement climatique. Ces combustibles représentent 80 % des émissions mondiales de CO2 et 67 % des émissions de gaz à effet de serre.
Si nous voulons pouvoir contenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la science indique que les dérèglements climatiques risquent de prendre une allure incontrôlable – nombreux sont ceux aujourd’hui qui appellent à un objectif de 1.5°C - nous devons donc renoncer à en exploiter plus des deux tiers ! Et plus aucune infrastructure carbonée ne devrait être construite après 2017.
Or, la consommation de combustibles fossiles, et leurs émissions induites, ne cessent d’augmenter ! Il est urgent d'agir !
À travers les soutiens financiers qu'elles apportent aux entreprises actives dans le secteur des énergies fossiles, les banques ont une grande part de responsabilité dans le réchauffement de la planète. Selon Scan des banques, les banques belges étudiées, dont les quatre les plus grandes, (ING ; Van Lanschot ; Deutsche Bank ; KBC ; BNP Paribas ; Belfius ; Argenta) n'échappent pas à la règle : elles financent massivement les énergies fossiles. À titre d'exemple, ING et BNP Paribas ont financé pour plusieurs centaines de millions d'euros des entreprises comme Gazprom, géant russe actif dans les secteurs du pétrole et du gaz.
Et si votre argent se trouve dans ces banques, c'est votre argent qui soutient cette industrie. Exigeons donc des banques qu'elles n’utilisent plus notre argent pour financer les énergies fossiles et leurs conséquences dévastatrices sur la planète et les populations actuelles et futures !
Désinvestir vise à retirer son argent d'entreprises actives dans certains domaines controversés, dans ce cas le secteur des énergies fossiles. Appliqué aux banques, il s’agit de retirer notre argent des banques qui financent les énergies fossiles.
Les campagnes de désinvestissement des énergies fossiles prennent de l'ampleur depuis 2010. Plus de 200 organisations à travers le monde ont déjà pris l'engagement de désinvestir des énergies fossiles. Récemment, le fonds souverain norvégien, a lui aussi pris la décision de se désengager des entreprises qui exploitent le charbon. Du côté des banques, seules Bank of America et le Crédit Agricole se sont engagées à mettre un terme à leurs financements aux mines de charbon.
En vue de la Conférence de Paris (COP21) en décembre 2015, le Réseau Financité lance une campagne pour exiger des banques l’arrêt de leur financement aux énergies fossiles. Via une pétition publiée sur le site web www.mabanquezerocarbone.be et des cartes postales disponibles sur demande, interpellez votre banque pour lui demander d'agir en faveur du climat, en mettant un terme à toute forme de soutien financier aux secteurs qui produisent des énergies fossiles et en réorientant ce soutien vers la production d'énergies renouvelables.
Vous voulez en savoir plus sur Financité, c'est ici
Et en France on fait bouger les banques via jechangedebanque.eu
Interrogée sur ses soutiens au secteur du charbon lors de son Assemblée générale du 13 mai 2015, la BNP Paribas a une fois de plus raté une occasion d’annoncer enfin des mesures ambitieuses et cohérentes avec sa volonté affichée de lutter contre les changements climatiques.
En savoir +Interrogée sur la centrale de Rampal, la banque a refusé de prendre position sur ce projet qui menace les Sundarbans classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les Sundarbans forment la plus grande forêt de mangroves au monde, qui abrite de nombreuses espèces protégées et menacées comme le Tigre du Bengale et fait vivre jusqu’à 1 million de personnes. La banque fait savoir qu’elle n’a pas été approchée pour son financement et n’a donc rien à déclarer. Pourtant, dans un même cas de figure deux mois plus tôt, la banque avait fait savoir son engagement à ne pas financer les 9 projets miniers du Bassin de Galilée et les infrastructures associées.
Concernant ses soutiens au charbon, la BNP Paribas a fait valoir que son mix énergétique faisait la part belle aux énergies renouvelables avec 23% d’énergies renouvelables contre 60% d’énergies fossiles et qu’elle faisait donc mieux que le mix énergétique international qui est de 21% d’énergies renouvelables contre 68% au niveau international. Sans revenir sur cet écart qui n’est pas impressionnant pour une banque française, cette annonce n’en était pas une puisque la banque avait déjà publié ce mix énergétique dans son rapport annuel disponible depuis plusieurs semaines.
La BNP Paribas a également rappelé qu’elle avait des politiques sectorielles qui encadraient ses activités dans le secteur du charbon. Le même jour, les Amis de la Terre et BankTrack publiaient une note démontrant que ses politiques n’avaient pas empêché la hausse de ses soutiens au charbon !
La banque nie enfin sa responsabilité dans les changements climatiques en mettant en avant son rôle de banque commerciale qui répond aux besoins de ses clients. Alors qu’elle dit avoir fait de la lutte contre les changements climatiques une de ses priorités, elle se contentera de modifier ses pratiques en fonction des engagements de réduction des émissions de CO2 qui seront annoncés par les États autour de la conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015. L’établissement bancaire ne sera donc que suiveur et non moteur de la lutte contre le réchauffement de la planète.
Cependant, la banque a fait savoir qu’elle se préparait pourtant en vue de la conférence sur le climat de décembre 2015. Etant donné son refus de s’engager sur le charbon, l’énergie fossile la plus carbonée, les mesures qu’elle adoptera concerneront probablement ses soutiens aux énergies renouvelables. Les Amis de la Terre lui rappelleront donc que pour lutter contre le réchauffement de la planète, il ne suffit pas de développer le vert sans faire diminuer la quantité d’énergies fossiles extraites et brûlées.
Conclusion, avec des soutiens à la hausse au charbon, la banque n’a donc toujours pas pris la mesure de l’urgence à transformer notre système énergétique. Nous appelons les clients de la BNP Paribas à le lui rappeler et à lui demander de s’engager avant la COP21 à mettre un terme à ses soutiens au secteur du charbon via le site jechangedebanque.eu.
Alors que l’Assemblée générale de la BNP Paribas se tient aujourd’hui à Paris, les Amis de la Terre et de nombreuses personnalités politiques, scientifiques et de la société civile appellent la banque à signer l’Appel de Paris pour mettre un terme à ses soutiens colossaux au secteur du charbon, l’énergie la plus émettrice de CO2.
En savoir +BNP Paribas compte à elle seule pour la moitié des soutiens des banques françaises au secteur du charbon qui s’élèvent pourtant à plus de 30 milliards d’euros entre 2005 et avril 2014. Numéro un en France, elle se classe dans le top 10 des banques internationales à avoir le plus alimenté cette industrie financièrement. De plus, d’après une note publiée aujourd’hui par les Amis de la Terre et BankTrack, l’adoption en 2011 par BNP Paribas d’une politique sectorielle destinée à contrôler les impacts de ses activités dans le secteur des centrales à charbon n’a pas suffi à inverser la tendance à la hausse des soutiens de la banque au charbon en 2012 et 2013.
Lucie Pinson, chargée de campagne Finance privée / Coface aux Amis de la Terre, commente : Il est temps que BNP Paribas change de camp et fasse partie de la solution et non du problème. BNP Paribas s’est engagée il y a quelques semaines à ne pas participer au financement des projets miniers situés dans le bassin de Galilée, en Australie. C’est bien, mais partout, il n'est plus possible de cautionner les impacts environnementaux et sociaux du charbon alors que le prix des énergies renouvelables ne cesse de chuter. C’est pourquoi nous lui demandons de signer l’Appel de Paris et de s’engager d’ici la COP21 à arrêter ses soutiens à l’industrie du charbon, pour le climat et la santé des populations. Cette demande est aujourd’hui relayée par de nombreuses personnalités politiques, scientifiques et de la société civile dans une page du Monde .
Accompagnée de Maha Mirza, militante du Bangladesh, elles demanderont à la banque lors de son Assemblée Générale de s’engager dès maintenant à arrêter tout financement de projet dès lors qu’il y a utilisation de charbon. Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie de BankTrack, poursuit : « Les milliards d'euros de soutiens de la BNP Paribas au secteur du charbon chaque année se concrétisent notamment par des projets qui émettront des millions de tonnes de CO2 pendant des décennies, qui détruisent des environnements uniques et menacent la survie des populations locales. Le projet de centrale à charbon de Rampal, au Bangladesh, en est une illustration. Alors qu’il met en péril la plus grande forêt de mangroves du monde, les Sundarbans, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, ainsi que les communautés locales, ses promoteurs démarchent en ce moment même les grandes banques internationales pour le financer. Nous publions aujourd’hui le résumé d’une étude démontrant que ce projet ne respecte pas les Principes d’Equateur, engagement volontaire signés par 80 institutions financières dans le monde (4). C’est pourquoi nous demandons à BNP Paribas, qui a déjà prêté par le passé à NTPC, une des entreprise à l’origine du projet, de prendre les devants et de s’engager publiquement à ne pas financer ce projet comme elle l’a fait pour les projets du bassin de Galilée. »
Accompagnés d’autres représentants de communautés directement affectées par le charbon en Afrique du Sud et aux Etats-Unis, les Amis de la Terre interpelleront également le Crédit Agricole, la Société Générale et BPCE à leurs assemblées générales ainsi que lors du Climate Finance Day, dates clés où les banques ne devraient pas manquer de faire des annonces destinées à prouver leur engagement à lutter contre les changements climatiques. Pour les Amis de la Terre et BankTrack, ces annonces devront être jugées à l’aune d’une mesure : la signature de l’Appel de Paris et la fin de leurs soutiens au charbon. Pour que les banques tournent la page du charbon et entrent pleinement dans le 21ème siècle, les Amis de la Terre appellent leurs clients à leur demander de s’engager à y mettre un terme avant la COP21 (5).
5 mai 2015 - Les Amis de la Terre relaient une nouvelle étude publiée ce jour par les ONG BankTrack, Rainforest Action Network et Sierra Club qui évalue les politiques charbon des grandes banques internationales (1). Si des améliorations récentes sont à noter, elles restent nettement insuffisantes. 144 milliards de dollars ont été injectés l’an dernier dans des entreprises actives dans le secteur du charbon, dont plus de 6 milliards par les banques françaises.
En savoir +Cinq ans après la publication du premier rapport annuel « Coal Finance Report Card » qui portait jusqu’à l’an dernier uniquement sur les banques et les entreprises américaines, BankTrack, Rainforest Action Network et le Sierra Club publient aujourd’hui la version 2015, « The End of Coal ? » (1), qui analyse pour la première fois les politiques et les pratiques de 26 banques internationales, dont quatre banques françaises. Le rapport évalue les politiques charbon de ces banques sur des critères environnementaux, d’une part, et de droits humains, d’autre part, ainsi que leur pratique de financement des entreprises actives dans les secteurs des mines et des centrales à charbon à travers le monde.
Yann Louvel, coordinateur de la campagne Climat-Energie de BankTrack, explique : « De plus en plus de banques internationales reconnaissent qu’elles ont un rôle à jouer dans la transition énergétique. Malheureusement, ces mêmes banques qui se targuent de leurs investissements dans les énergies renouvelables sont les mêmes qui continuent à financer l’industrie du charbon, quand les climatologues nous disent qu’il faut laisser presque tout le charbon dans le sol, dès maintenant, pour rester sous le seuil des 2°C. Il y a eu du progrès depuis 2014, de plus en plus de banques renonçant à financer des projets charbonniers « extrêmes », comme les projets du bassin de Galilée en Australie ou le « mountaintop removal » aux Etats-Unis. Mais c’est malheureusement loin d’être suffisant.»
Lucie Pinson, chargée de campagne banques privées aux Amis de la Terre, poursuit : « C’est précisément le cas des principales banques françaises actives à l’international : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE/Natixis. Celles-ci ont bien adopté des politiques sectorielles publiques sur le charbon, à part BPCE/Natixis, mais elles continuent de financer allègrement ce secteur, le plus climaticide. La France est ainsi le quatrième pays le plus financeur des 30 premiers producteurs d’électricité à partir du charbon au monde, avec près de 5,4 milliards de dollars injectés dans ces entreprises en 2014 (2). Prétendre « agir contre le changement climatique » comme le fait BNP Paribas, ou « accompagner la transition énergétique » pour le Crédit Agricole, tout en continuant à financer des entreprises comme BHP Billiton ou RWE, très actives dans le secteur du charbon est une hypocrisie. »
Les banques françaises tiendront leurs assemblées générales en mai et surtout participeront au Climate Finance Day où elles ne devraient pas manquer de faire des annonces climat. Pour les ONG, une certitude : sans arrêt de leurs soutiens au charbon, les banques ne passeront pas le test.
(1) Le rapport est accessible en ligne sur la page suivante : http://www.banktrack.org/show/pages/2015_coal_finance_report_card_report
Soutiens aux 30 premiers producteurs d'électricité charbon en 2014 |
|
Pays |
Montant en millions de dollars |
China |
28381,49 |
United States |
12118,15 |
United Kingdom |
5716,83 |
France |
5395,68 |
Japan |
5054,03 |
Le Fonds de pension norvégien, le plus gros du monde, pourrait se désinvestir du charbon. Aidez-le à franchir le cap !
En savoir +Avec des actifs d'une valeur totale de 882 milliards de dollars, le fonds de pension norvégien est le plus gros de la planète. Et si la Norvège est connue pour ses positions progressistes sur le climat, son fonds de pension investit MASSIVEMENT dans les énergies fossiles.